Au 20^ème siècle, plusieurs pionniers ont joué un rôle de le développement de la médecine fonctionnelle comme Linus Pauling, Roger Williams et son concept d’individualité biochimique, Abram Hofer, Hans Selye (le père du stress) et Bruce Ames qui a montré que de nombreuses maladies chroniques était la conséquence de carences nutritionnelles présentes sur le long terme.

Elle a commencé de s’organiser de manière professionnelle dès les années 1980 grâce au modèle initial développé par le Dr Jeffrey Bland.

En 1991, Dr Bland et son épouse on fondé l’Institut de Médecine Fonctionnelle (« Institute for Functional Medicine ») dans le but de former des praticiens. De nombreux leaders ont émergés de cette institution qui reste le berceau de la médecine fonctionnelle.

Une étape importante a été établie en 2014 lorsque la « Cleveland Clinic » a été le premier centre académique médical classique à établir une clinique et un programme de médecine fonctionnelle.

Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles notre société a besoin d’une nouvelle approche de la médecine.

• Notre société fait face à une augmentation quasi exponentielle du nombre de personnes qui souffrent de maladies chroniques complexes, comme le diabète, les maladies cardiovasculaires, le cancer, l’autoimmunité et les maladies mentales et neurodégénératives. Dans les pays dits développés, 60% des adultes présente au moins une maladie chronique et, depuis quelques années, l’espérance de vie est en recul dans certains pays.

• La médecine classique telle que pratiquée par la majorité des médecins se base sur des soins aigus destinés à diagnostiquer et traiter à court-terme des traumatismes, des blessures ou des infections.

• L’approche de soin aigue de la médecine classique n’a pas la méthodologie adéquate pour prévenir et traiter les maladies chroniques complexes.

• Il y a une abysse gigantesque entre la recherche et la manière dont les médecins pratiquent. Il y a un retard majeur entre les découvertes faites dans les sciences de base et l’intégration dans la pratique médicale, en moyenne 17 ans et parfois jusqu’à 50 ans pour les problématiques chroniques complexes.

• La plupart des médecins ne reçoivent pas la formation nécessaire pour évaluer les causes sous-jacentes des maladies chroniques complexes et pour mettre en application des stratégies thérapeutiques telles que la nutrition, l’activité physique et la gestion du stress pour prévenir et traiter leurs patients.

Le scénario est assez classique. Vous avez un souci de santé et vous prenez rendez-vous chez votre médecin. Il vous reçoit avec beaucoup de retard, vous écoute caché derrière son ordinateur à prendre quelques notes pour diagnostiquer votre problème, vous examine peut-être rapidement et vous donne une ordonnance pour des médicaments en vous raccompagnant à la porte.

Les études sont à tomber par terre. Aux Etats-Unis, le temps moyen de consultation varie entre 13 et 28 minutes. Le temps moyen passé avec un patient reporté par les médecins et de 17 minutes, mais des observations directes montrent que le médecin sur-estime le temps passé en moyenne de 4 minutes.

25% des médecins passe moins de 12 minutes avec leur patient et seul 10% passe plus de 25 minutes.

Ce n’est pas mieux en Europe. Une étude de 2019 a montré que 85% des généralistes passent moins de 15 minutes avec leur patient.

Juste de quoi bon faire une anamnèse sommaire, un examen à la va-vite et de vous tendre une ordonnance pour une prise de sang ou des médicaments et … au plaisir de vous revoir. Suivant !

En médecine fonctionnelle, la consultation est bien différente.

Le praticien ne focalise pas sur la maladie mais sur le patient en tant qu’entité complète et complexe qui est bien plus que ses symptômes isolés. Il passe du temps à vous écouter avec une oreille attentive pour, tel un détective, accumuler les indices qui permettent de découvrir les interactions entre génétique, style de vie et environnement et comment ses interactions favorisent le développement de votre problématique.

Il effectuera ensuite des examens complémentaires complets qui ne se limitent pas à confirmer ou infirmer la présence d’une pathologie, mais également à s’assurer que vos organes fonctionnent aux mieux et possède un bonne réserve. L’anamnèse et l’examen inclueront les facteurs environnementaux, votre style de vie et votre bien-être ou mal-être émotionnel, psychologique et social.

En tant que patient, en médecine fonctionnelle, vous êtes au cœur de la prise en charge et vous devenez un partenaire à part entière de votre plan thérapeutique. Le praticien vous servira plus de guide qui vous accompagne dans votre démarche de récupération de la santé que comme expert paternaliste qui vous donne une ordonnance et vous revoit dans 6 mois sans aucun soutien ou conseil d’hygiène de vie.

Alors que la médecine classique se focalise sur le « quoi » (le diagnostic ou le problème que vous avez), la médecine fonctionnelle se focalise sur le « pourquoi », les raisons profondes qui ont amené aux déséquilibres qui ont ouverts la porte à la maladie.

La médecine fonctionnelle fait de la vraie prévention et soigne en profondeur. La médecine classique prétend faire de la prévention alors qu’elle effectue du dépistage précoce. Elle traite en supprimant les symptômes et en manipulant chimiquement des fonctions biologiques

La médecine fonctionnelle s’articule autour de 6 principes fondamentaux :

1. Chaque individu est biochimiquement unique en fonction de sa génétique et de son environnement.
2. Approche centrée sur le patient, plutôt que sur la maladie qu’à le patient.
3. La recherche d’un équilibre dynamique entre les facteurs internes et externes et le corps, le mental et l’esprit du patient.
4. Tel « la toile », aborder les interconnexions réciproques entre les différents facteurs physiologiques internes.
5. Approcher la santé en tant que vitalité positive – et pas seulement l’absence de maladie – et encourager les facteurs qui favorise une physiologie vigoureuse.
6. Promouvoir la résilience des organes dans le but d’allonger les années de vie en bonne santé et pas simplement l’espérance de vie.

Imaginez un arbre avec le tronc, les branches et les feuilles.

La médecine classique et ses spécialisations se focalisent sur le bout des branches et les feuilles. Chaque spécialité observe, diagnostique et traite le phénomène spécifique à sa spécialité sans envisager qu’un tronc commun lie l’ensemble à un niveau sous-jacent.

La médecine fonctionnelle, elle, met l’accent sur le tronc, sur ce qui unit toutes les branches de l’arbre.

Le tronc est composé de 7 équilibres fondamentaux. Lorsque l’un de ces équilibres se déséquilibre, c’est tout le tronc qui pert son équilibre. Cette fragilité physiologique donne lieu à des symptômes que la médecine classifie ensuite en maladie.

• Assimilation: qui prend en compte la digestion, l’absorption, le microbiome intestinal et la respiration.

• Défense et réparation : qui prend en compte le système immunitaire, l’inflammation, les infections et le microbiote général de l’organisme.

• Energie : qui prend en compte la régulation énergétique et la fonction des mitochondries.

• Biotransformation et élimination : qui prend en compte la toxicité interne et externe et les capacités de détoxification de l’organisme.

• Transport: qui prend en compte le système cardiovasculaire et lymphatique.

• Communication : qui prend en compte les hormones, les neurotransmetteurs et les molécules messagères du système immunitaire.

• Intégrité structurelle : qui prend en compte les fonctions structurelles du niveau des membranes subcellulaires à l’intégrité musculosquelettique.

Le modèle de la médecine fonctionnelle est résumé dans le concept de l’arbre de médecine fonctionnelle

La médecine fonctionnelle prend en compte l’interconnexion réciproque entre ces différents équilibres, votre style de vie et vos prédispositions génétiques

Par exemple, une condition ou pathologie a fréquemment plusieurs déséquilibres qui participent, comme dans le cas de l’obésité qui est influencée par l’inflammation, les hormones, les prédispositions génétiques et épigénétiques, l’alimentation et l’activité physique, ainsi que les troubles de l’humeur comme le dépression.

A l’inverse, un déséquilibre peut participer à la création de plusieurs conditions ou pathologie. C’est par exemple le cas de l’inflammation qui est au cœur des maladies cardiovasculaires, de la dépression, des rhumatismes, du cancer ou encore du diabète

Trois éléments sont au cœur de l’approche de médecine fonctionnelle.

Le laboratoire fonctionnel

En médecine classique, l’interprétation de vos résultats de laboratoire se fait de manière simpliste et binaire. Soit vous êtes dans la norme et tout va bien, soit vous êtes en dehors de la norme et vous avez un problème. Il n’y a pas de zone grise.

En médecine fonctionnelle, nous analysons vos résultats de laboratoire de manière fonctionnelle. Au-delà de la norme de référence de laboratoire, nous évaluons vos résultats pour comprendre si votre physiologie fonctionne au mieux des ses possibilités. Vous pouvez avoir un résultat dans la norme, mais qui montre un taux insuffisant pour vos besoins personnels. De plus, vos résultats ne sont pas interprété de manière isolée mais dans le contexte global de vos résultats, de votre style de vie, de votre environnement et de vos prédispositions génétiques.

Nutrition fonctionnelle

La nutrition fonctionnelle est au cœur même des modalités thérapeutiques de la médecine fonctionnelle, supplémentée par des compléments alimentaires.

Nous ne sommes pas tous égaux devant les aliments. La nutrition fonctionnelle, c’est découvrir la meilleure manière de vous nourrir en fonction de vos problèmes de santé, de votre constitution et de vos prédispositions.

Il n’existe pas d’alimentation à taille unique qui convienne à tout le monde. C’est pourquoi, dans le cadre d’une prise en charge en médecine fonctionnelle, nous utilisons une vingtaine de diètes thérapeutiques que nous pouvons adapter à vos besoins spécifiques.

L’alimentation est bien plus qu’une source d’énergie pour nos cellules. C’est aussi une information que nous communiquons à nos gènes, un mode de connection avec les autres, et une source immense de vertus thérapeutiques. En médecine fonctionnelle, votre fourchette devient votre médicament.

Communauté

Le lien social est un élément majeur de notre santé. Un réseau social positif et qui vous soutient réduit de 50% votre mortalité, toute cause confondue.

La médecine fonctionnelle reconnaît donc le rôle important de la communauté dans le maintient et la récupération de votre santé.

C’est pourquoi elle développe des modèles innovants de prise en charge, comme les visites médicales de groupe.

Ces rencontres avec d’autres disruptent le modèle des visites individuelles telles que nous le connaissons, mais c’est la médecine du futur. Des études montrent que ce modèle est plus efficace que le modèle de visites individuels. Pour les maladies chroniques, les visites médicales en groupe, basée sur l’éducation et le partage, amènent de meilleurs résultats … tout en coûtant moins cher.

https://doi.org/10.1371/journal.pone.0225540

https://bmjopen.bmj.com/content/11/4/e048294

La médecine fonctionnelle apporte de nombreux bénéfices, notamment dans les problématiques de santé qui ne sont pas d’origine pathologiques.

Les bénéfices suivants ne sont pas exhaustifs. Ils vous permettront par contre d’apprécier les possibilités thérapeutiques de cette approche.

> Bénéfice 1 : apporter des réponses en absence de diagnostic médical

> Bénéfice 2 : éviter les effets secondaires des médicaments

> Bénéfice 3 : devenir plus autonome

> Bénéfice 4 : traiter un problème tout en améliorant sa santé

> Bénéfice 5 : mieux gérer une problématique de santé chronique

> Bénéfice 6 : bénéficier d’un accompagnement

> Bénéfice 7 : découvrir le potentiel de son Docteur Intérieur