Notre société prend de plus en plus conscience des problématiques de santé qui peuvent être liées au gluten, la protéine du blé.

Ce n’est pas un effet de mode. Des études montrent que les symptômes produits par une réactivité au gluten peuvent « mimer » les symptômes de 55 autres maladies et que, depuis les années 1950, le taux de maladie céliaque a augmenté de 400%!

Ce n’est pas une problématique à prendre à la légère. La maladie céliaque et la sensibilité au gluten, si elles ne sont pas traitées, raccourcissent l’espérance de vie.

Il existe malheureusement beaucoup de confusion, tant dans le public que chez certains professionnels, concernant les différentes problématiques liées au gluten.

Il en existe en fait trois principales:

La maladie céliaque, qui est une réaction auto-immunitaire au gluten. Elle est bien reconnue en médecine classique qui l’appelle « intolérance au gluten ». Malhreusement, la plupart des médecins ne la considère que dans les problématiques gastro-intestinales, alors que des études montrent que pour chaque cas d’expression intestinale, il y a 8 autres cas qui ont une expression dans un autre tissu du corps. Elle touche environ 1% de la population. Elle se vérifie par des tests sanguins qui peuvent être fait sur les anticorps contre la gliadine et la transglutaminase ou sur des gènes de susceptibilità la la maladie céliaque. 

L’allergie au gluten, plus rare cliniquement, elle se mesure par des IgE contre le gluten, et donne plutôt des symptômes respiratoires.

La sensibilité au gluten, qui touche près de 15% de la population. Sa mesure est controversée en matière d’anticorps et c’est essentiellement une diagnostic clinique.

La confusion vient souvent de la terminologie utilisée par les différentes professions. Par exemple, le terme d’intolérance au gluten est utilisé par les médecins pour décrire la maladie céliaque alors que les thérapeutes alternatifs l’utilisent pour décrire la sensibilité au gluten. Imaginez la confusion lorsque votre médecin vous a fait des test pour éliminer la maladie céliaque qui sont revenus négatifs. Pour lui, vous n’avez pas d’intolérance au gluten. Au même moment, votre naturopathe vous informe que vous souffrez d’une intolérance au gluten car il pense à une sensibilité!

J’ai dit que ces trois formes étaient les principales, mais ne sont pas les seules car des données émergentes que le gluten peut déclencher une réaction auto-immunitaire neurologique, appelée « ataxie au gluten » (voir ma vidéo à ce sujet). D’autres troubles neurologiques peuvent être liés au gluten (voir mon autre vidéo à ce sujet).

Le gluten peut également être mal-digéré et produire des dérivés morphiniques. Ce problème est fréquent chez les enfants qui souffrent de troubles neuro-développementaux. 

Le diagnostic de la maladie céliaque et de l’allergie au gluten

Le diagnostic de la maladie céliaque est bien défini. Nous pouvons mesurer dans le sang des anticorps (IgA et IgG) contre la gliadine (une protéine qui compose le gluten) et contre la transglutaminase (l’enzyme intestinale attaquée par le gluten). Nous pouvons également mesurer des gènes de susceptibilités qui, si ils sont présents, garantissent quasiment la maladie. On les appelles HLA DQ2 et DQ8.

L’allergie au gluten se mesure grâce aux IgE.

Le diagnostic de la sensibilité au gluten

Ce diagnostic est plus problématique. Il existe des tests sanguins sur les IgG, mais ce test reste controversé en médecine classique. C’est avant tout un diagnostic clinique où vos symptômes s’améliorent lorsque vous évitez le gluten et ré-apparaissent lorsque vous en consommez à nouveau.

Un diagnostic avancé

En médecine classique, nous pouvons donc mesurer 4 marqueurs contre le gluten: les IgA et les IgG contre la gliadine et les Iga et les IgG contre la transglutaminase.

A noter qu’il existe trois transglutaminases (TG):

 TG2 qui a une expression intestinale (c’est celle qui est mesurée pour la maladie céliaque).

TG3 qui a une expression cutanée

TG6 qui a une expression neurologique

Ces deux dernières ne sont jamais évaluées par la médecine classique.

Pour nous aider au dépistage, nous utilisons l’Array 3 de Cyrex, un laboratoire américain spécialisé dans l’immunologie fonctionnelle. 

Ce test de protéomique du blé permet de vérifier la sensibilité au blé, à l’agglutinine de germe de blé, au gluten, les glutenomorphines et les trois transglutaminases.

En mesurant 32 marqueurs, au lieu de 4, ils nous donne une vision plus large.

Lorsque nous utilisons ce test, nous arrivons à découvrir une réactivité chez près de 75% des patients qui avaient des tests standards classiques.

La gamme complète d’antigènes testés comprend :

• IgG du blé
• IgA de blé
• Agglutinine de germe de blé IgG
• Agglutinine de germe de blé IgA
• Protéines A non liées au gluten IgG
• Protéines-A sans gluten IgA
• Protéines-B IgG non liées au gluten
• Protéines-B non-gluténiques IgA
• Peptides toxiques de la gliadine (IgG)
• Peptides toxiques de la gliadine IgA
• Alpha-Gliadine-33-mer IgG native + déamidée
• Alpha-Gliadine-33-mer IgA native et désamidée
• Alpha-Gliadine-17-mer IgG
• Alpha-Gliadine-17-mer IgA
• Gamma-Gliadine-15-mer IgG
• Gamma-Gliadine-15-mer IgA
• Oméga-Gliadine-17-mer IgG
• Oméga-Gliadine-17-mer IgA
• Gluténine-21-mer IgG
• Gluténine-21-mer IgA
• Glutéomorphine+Prodynorphine IgG
• Glutéomorphine+Prodynorphine IgA
• Complexe Gliadine-Transglutaminase IgG
• Complexe Gliadine-Transglutaminase IgA
• IgG Transglutaminase microbienne
• IgA Transglutaminase microbienne
• Transglutaminase-2 IgG
• Transglutaminase-2 IgA
• Transglutaminase-3 IgG
• Transglutaminase-3 IgA
• Transglutaminase-6 IgG
• Transglutaminase-6 IgA